Je me souviens de son pantalon patte d'éléphant, de sa chemise à fleurs ouvertes dont les effluves mélangées à ses melons, couverts de noirs desseins, fraichement éclos, m'envoutait.

De ses yeux noisette en forme d'amande, de ses reins courbés comme un cimeterre, ses bracelets bruissants, que mes doigts apeurés, frôlés, caressés avant que d'effleurer cette main d'où des arabesques d'henné ressortait sa fragilité.

Bousculé par ses longs cheveux odeur d'eucalyptus, mon corps éthéré partait festoyer de l'odeur de cette peau de pêche rêche.

Maintenant, tout cela m'encombre.



Je me souviens de cette dure ascension du Kilimandjaro alors qu'il était encore couvert de neiges éternelles.

Nous étions à la recherche du yeti, devenu le symbole Onusien de ces flux migratoires propres à toutes espèces dorénavant, vieillissant il nécessitait moults massages.

Sa structure zygomatique lui conférait un sourire indéfinissable, plein de compassion comme un visage de moine bouddhiste. Après ses soins il nous a prodigué à chacun un gros câlin.

Depuis, tout cela m’a rendu plus léger.

Souvenirs