Passer les pieux, joindre le sable.
Traces, odeurs de varech, gifles du vent.
La mer du Nord au loin, grise, bleue, verte, sablonneuse.
Le vent repousse, me chasse, conquiert, m'ébouriffe.
Le froid saisit, m'engourdit.
S'ancrer, s'accrocher, au sol, au pieu.
Et de là partir, me laisser emporter. A chaque fois.
J'avance laissant l'empreinte sur les rides meubles du sable.
Partir vers ces autres dunes. Cette chaleur.
Je reviendrai au printemps. Donner la vie, encore une fois.
Il est temps. Prendre mon essor. Quitter mon pieu.
La mer moutonne. Suis en retard.
Les Râles sont déjà passés. Voile ondulant au gré des vents.
Vers les indigos, ocres, pourpres et ces blancs étincelants du soleil d'Afrique.
Migrant infatigable. Union entre les ailleurs. Attendu, accueilli.
Du gris bleu aux ocres. Du soleil aux brouillards. Des tempêtes à la bise.
Embrassant toutes formes. Le rêve est la réalité.