Pour un ami lecteur, joueur d’échecs et autres vices
Il était une fois, dans la ville de Foix, une marchande de foie, elle se dit ma foi c’est la première fois et la dernière fois que je vends du foie dans la bonne ville de Foix.
Mais je m’égare, dans une lointaine contrée un roi, bon au demeurant, subit depuis de longs mois l’assaut des barbares. Les vivres commencent à manquer, le moral est au plus bas. Déjà une tour est en ruine.
Le roi conseillé par son fou décide d’aller quérir de l’aide auprès de ses vassaux. La missive est vite écrite, le sceau apposé. Comment l’envoyer, beaucoup de cavaliers sont morts à tenter de passer les lignes adverses. La rivière inutile, tous les vaisseaux ont brûlé.
Le roi décide de confier cette mission au sot du village, le risque est grand : ce stratagème n’est du goût de la reine, mais la parité n’existant pas encore les femmes ne sont que des pions.
L’homme rapidement met la lettre dans le seau dont il ne se sépare jamais, et d’un triple saut monte le cheval fourni par l’écuyer du roi. C’est un excellent cavalier.
Tenant bien les rênes le voilà parti au triple galop, les ennemis sont incrédules en ces temps reculés, il passe sans soubresaut leurs lignes.
Reste un dernier obstacle : un mur, un muret, que dis-je un amoncellement de pierres, de cailloux, un pas suffirait à le sauter. Mais le cheval est fourbu, le saut est mou, la chute inévitable. La bête butte, entraînant tous les SOS à terre, c’est l’échec, dans un son mat.